Le plâtre du Monument à la mémoire des soldats de Genève, restauré au MAH

Genève-Paris-Genève

Le Monument à la mémoire des soldats de Genève  est une œuvre du sculpteur genevois Charles-Albert Angst (1875-1965). Réalisé en pierre, il est remis à la Ville et inauguré le 9 janvier 1921 dans le parc Mon-Repos. Le Musée d’art et d’histoire conserve son étude en plâtre.

Le Monument à la mémoire des soldats de Genève  est une œuvre du sculpteur genevois Charles-Albert Angst (1875-1965). Réalisé en pierre, il est remis à la Ville et inauguré le 9 janvier 1921 dans le parc Mon-Repos. Le Musée d’art et d’histoire conserve son étude en plâtre.

Ce monument adopte la forme d’une stèle, surmontée d’un cénotaphe, gardé par deux soldats, en souvenir de la Première Guerre mondiale. Les dates de «1939-1945» ont été ajoutées par la suite, pour faire également référence aux soldats tombés lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le Monument à la mémoire des soldats de Genève, dans la verdure du parc Mon-Repos

Genève-Paris-Genève

Né à Genève le 19 juillet 1875, Charles-Albert Angst fut sculpteur sur bois et sur pierre, peintre et dessinateur.

Après avoir été élève de l’École des arts industriels de Genève, il s’installe dès 1895 à Paris pour y travailler en tant que sculpteur. Une boiserie signée de son nom figure ainsi au Musée d’Orsay, alors qu’un bronze intitulé Premiers pas est conservé au Musée du Luxembourg.

En 1909, il est nommé sociétaire à vie de la Société nationale des beaux-arts à Paris, Auguste Rodin étant alors président du jury. Il quitte cependant la capitale française en 1910, pour s’établir à Genève où il devient professeur à l’École des arts et métiers. En 1913, il renonce à l’enseignement, pour se consacrer entièrement à son travail de sculpteur.
En 1927, il est membre du Jury pour l’Exposition internationale des beaux-arts à Paris et, l’année suivante, est décoré de la Légion d’honneur par le Gouvernement français. En 1929, il devient membre organisateur de l’Exposition internationale des beaux-arts, à Bruxelles.

Charles-Albert Angst décède à Genève, le 4 mai 1965. Il est enseveli au cimetière des Rois, aux côtés de son œuvre, Vers l’infini.

Nombre de ses œuvres sont installées dans l’espace public. À Genève, outre le Monument aux soldats de Genève au Parc Mon-Repos, on peut découvrir La Fontaine Monnier-Valette du collège Calvin, Artémis et Dionysos à la gare de Cornavin, ou encore le Recueillement de la Roseraie dans le Parc de La Grange. À Lausanne, Charles-Albert Angst est l’auteur de la décoration de l’horloge de la gare ou de celle, extérieure, du Tribunal fédéral. Enfin, son empreinte est également perceptible à Zurich où l’on peut admirer, à la Promenade du Zurichhor, la Statue en bronze d’une jeune fille.

Traitement de conservation de l’étude du Monument aux soldats genevois

En 2013, la réalisation d’un état sanitaire des collections déposées dans les sous-sols du MAH a permis d’établir un programme de conservation pour une quarantaine d’œuvres en plâtre, nécessitant une intervention de stabilisation. Cette campagne, qui s’étend sur les années 2014 et 2015, vise à sauvegarder ces pièces fragiles. Elle est également un préalable obligatoire en vue de leur transfert, en 2017 probablement, dans le futur dépôt patrimonial.

Le traitement de l’étude du Monument aux soldats genevois, réalisé par le conservateur-restaurateur Brice Duffour au sein de l’atelier de conservation-restauration des matériaux pierreux du MAH, s’est concentré sur la structure portante et les parties endommagées, en particulier la base moulurée qui ne possédait plus d’assise et menaçait de s’effondrer.

Étude en plâtre du Monument à la mémoire des soldats de Genève, avant l’intervention de conservation

Cette situation d’extrême fragilité était due à la présence de multiples cassures, trous et fissures. Lors de notre examen, seule une toile de jute, fondue dans la masse, retenait encore d’importants morceaux de plâtre.

Base moulurée, détruite, avant l’intervention de conservation

Face à cette situation, il a été nécessaire de renforcer la base depuis le revers, avant de procéder au remodelage des parties manquantes, tant pour assurer la conservation des parties existantes que pour conférer une nouvelle stabilité à l’œuvre.

Puis, cette étude en plâtre bénéficiant à l’origine d’une patine colorée, elle a fait l’objet, après intervention de remodelage, d’un léger raccord chromatique sur les éléments complétés.

L’étude en plâtre, après le traitement de conservation

Brice Duffour, avec la collaboration de Victor Lopes

Brice Duffour est conservateur-restaurateur de matériaux pierreux. Il collabore comme mandataire au MAH depuis 2013 sur le programme de conservation des collections d’œuvres en plâtre et en pierre.

Une réponse à “Le plâtre du Monument à la mémoire des soldats de Genève, restauré au MAH

  1. Très intéressante restauration de cette étude qui a dû nécessiter beaucoup d’expérience et de doigté dans la réalisation de la réhabilitation du plâtre. Je connais le Monument du Parc Mon-Repos et le trouve émouvant dans sa sobriété alliée à la force du rappel de ces années de guerre. Félicitations à Monsieur Duffour , le conservateur-restaurateur.

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