Quelles que soient les richesses qu’on leur attribue, les musées ont besoin sans cesse de s’enrichir, de compléter les collections déjà rassemblées, d’ouvrir de nouveaux territoires, de poursuivre le dialogue avec les collectionneurs, les créateurs. L’enrichissement d’un musée reflète son dynamisme, qu’il soit dû à des donations ou à des achats. Dans les deux cas, le premier semestre de l’année 2014 témoigne de la vigueur renouvelée des différentes collections du Musée d’art et d’histoire. Après l’exemple des beaux-arts, le domaine des arts appliqués.
Les collections d’instruments de musique
Le projet de réintégrer la collection d’instruments de musique dans le futur parcours du Musée d’art et d’histoire attire visiblement l’attention des citoyens et des milieux spécialisés: les dons accordés respectivement par M. Willy von Niederhäusern et Mme Marie-Louise Itzcovich, deux claviers des années 1830 ont ainsi rejoint les réserves. Le premier est dû au facteur d’origine allemande naturalisé genevois, Johann Wilhelm Braschoss (1796-1871), connu pour avoir fabriqué vers 1835 un instrument pour Franz Liszt conservé au château de Gruyères. Le second, un piano rectangulaire de la première moitié du XIXe siècle, attribué à Dieudonné et Schiedmayer à Stuttgart, a accompagné jusqu’à présent un musicien de Carouge dans sa passion.

Deux autres instruments, de l’époque 1900-1930, rejoignent nos collections. Le premier est une harpe chromatique Pleyel, confiée au musée par M. Lucien Martin en mémoire de sa mère, harpiste diplômée du Conservatoire Royal de musique de Bruxelles. Cette institution ouvrit en 1900 un cours de harpe chromatique, sans pédale, dont la caractéristique est de posséder une corde pour chaque demi-ton. Inventé en 1894 par Gustave Lyon, directeur de la maison Pleyel à Paris, cet instrument succède à la harpe à pédale simple ou double en usage depuis le XVIIIe siècle.
Le second instrument est une mandoline napolitaine, parvenue jusqu’à nous avec son étui de toile, par les bons soins de Mme Rosita de la Barra. Provenant de l’important atelier créé par Antonio Monzino à Milan en 1872, elle témoigne du retour à la mode de la mandoline au début du XIXe siècle.
Les collections d’horlogerie et de bijouterie
Les collections d’horlogerie et de bijouterie, qui devraient aussi retrouver une place de choix dans le futur musée, suscitent le même intérêt. Elles se sont enrichies de quelques dons, enregistrés avec reconnaissance durant ce premier semestre 2014.
«Chopard L.U.C Louis-Ulysse The Tribute»
Dans le cadre de Baselworld 2014, et à la faveur de la visite aux exposants genevois d’une délégation du Conseil d’État de Genève, Karl-Friedrich Scheufele, co-président de Chopard, a fait un don exceptionnel au MAH en l’objet d’un précieux garde-temps façonné en or blanc, assorti de sa chaîne. En hommage à la présence de Chopard à Genève depuis 1937, ainsi qu’au 150e anniversaire de la maison, le mouvement de cette montre a été développée en partenariat avec l’École d’Horlogerie de Genève, dont elle devient la pièce-école. Contribution à la collection patrimoniale de demain, ce don illustre l’association fructueuse des sources du passé aux projets élaborés pour l’avenir de l’horlogerie nationale.
Double don de Gilbert Albert
En mémoire de son ami Gilbert Louis Kervan (1924 –2011), bijoutier-chaîniste de formation et joaillier actif notamment chez Patek Philippe, le créateur genevois Gilbert Albert a fait don d’un tour de cou muni d’un système à charnières breveté. Le milieu horloger suisse doit à M. Kervan plusieurs brevets d’invention sur des modèles de boîtiers, de bracelets et d’outils. Le deuxième don consiste en une montre-bracelet en céramique, à cadran mobile, imaginée par l’horloger Michael Bittel, auteur de créations atypiques.

Et acquisitions
Ponctuant le rythme des dons accordés au musée, des acquisitions – événements plus rares – mettent en relation l’institution publique et le privé, au gré de belles rencontres. Ainsi, un fin bracelet en or émaillé, orné d’une miniature peinte représentant Genève et le Mont Blanc, réalisé vers 1860, a rejoint les collections. Il vient compléter par sa petite taille, sa finesse et sa palette turquoise, la variété des vues de Genève, du Mont-blanc, du Môle et du Salève, saisis depuis les rives de Prégny, au succès desquelles la Fabrique genevoise a fort contribué.
Texte paru dans le MAGH, Journal des Musées d’art et d’histoire
Bonjour,
Je possède un piano Carré Braschoss identique à celui qui est en photo.
Je cherche à le vendre, cela peut éventuellement vous intéresser.
Cordialement