Jeune baigneur étendu sur la grève

Un tableau aux multiples identités

Le Jeune baigneur étendu sur la grève fut longtemps considéré comme le pendant de la Nymphe couchée dans la campagne et comme la seule figure masculine du peintre Camille Corot (1796-1875). Cette œuvre, datée autour de 1860, présente une signature «Corot» dans l’angle inférieur droit. Malgré cet élément, en 2004, le spécialiste de l’artiste Martin Dieterle écarte l’œuvre de la production du peintre français pour l’attribuer à Barthélemy Menn (1815-1893)1. L’attribution de cette œuvre fait pourtant, aujourd’hui encore, l’objet de nombreux questionnements.

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Avec l’eau, faites la guerre aux microbes !

Barthélemy Menn et l’hygiène au XIXe siècle

Dans le contexte d’une crise sanitaire similaire à la nôtre, la rubrique «Hygiène» du 1er septembre 1831 du Journal de Genève considère «la propreté du corps […] au premier rang des préservatifs du cholera-morbus [et indique] le bain [comme étant] un bon moyen pour remplir la plupart des indications». L’auteur va jusqu’à affirmer «que si [ils avaient] le bonheur de voir établir un beau bain public et presque gratuit, plus de la moitié des maladies de peau et des affections rhumatismales disparaîtraient». L’identification des vertus purifiantes associées à l’eau fait suite aux recherches menées à la fin du XVIIIe siècle. Pourtant, malgré ces indications, les idées préconçues ont la vie dure:  depuis la fin du Moyen Âge, l’immersion dans l’eau suscite gêne et inquiétude [1].

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