Une autre tentative d’échelage manquée
Si l’audacieuse tentative du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie de s’emparer de Genève dans la nuit du 11 au 12 décembre 16021 devait se solder par un cuisant échec, ce n’est certes pas faute d’avoir minutieusement préparé cette attaque surprise. Ainsi, les échelles démontables destinées à escalader les murailles de la ville, fabriquées vraisemblablement à Turin et discrètement acheminées vers le théâtre des opérations, ont parfaitement joué leur rôle, permettant à la troupe d’élite commandée par Brunaulieu de s’introduire sans difficulté dans la cité endormie. À l’issue des combats, renversées et partiellement brisées par le coup de canon tiré depuis le bastion de l’Oie ainsi que par la fuite précipitée des assaillants, les échelles sont recueillies et mises en trophée avec le reste du matériel abandonné par les Savoyards2, puis étendues quelques jours plus tard «en memorial sous la hâle de la maison de ville3». Après une brève et tout aussi infructueuse incursion en territoire ennemi4, elles intègrent l’Arsenal, où divers témoignages attestent dès le XVIIe siècle la présence de ces «pièces [qui] sont à Genéve, d’agréables mémoriaux de sa délivrance5». Érigées en trophée à la Salle des Armures de l’ancien Arsenal, elles intègrent sous cette forme la salle d’armes du Musée d’art et d’histoire en 1910.
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